Résumé :
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Pour les Européens du nord des Alpes, Venise apparaissait jadis comme la petite soeur de la fabuleuse Atlantide: une ville érigée sur une Île, au bord de la lagune ouverte sur la mer, synonyme de prospérité, de beauté et d'art, une communauté fière derrière laquelle se cachait plus d'un sombre secret. Une certaine mélancolie accentuait son charme et même la mort à Venise bénéficiait d'une aura particulière. L'apogée musicale de la ville lagunaire a débuté au 16e siècle lorsque des musiciens flamands ont été engagés à la Basilique Saint-Marc, emblème de la place centrale du groupe d'îles à côté du Palais des Doges. Dans les Flandres, la Sérénissime République de Saint-Marc entretenait des comptoirs florissants. Un champ d'activités riche et bien rémunéré s'offrait aux musiciens qui venaient de là-bas. Des élèves qui avaient grandi et s'étaient formés à Venise prirent bientôt leurs fonctions dans la ville. Parmi eux émergèrent les deux Gabrieli, Andrea le plus âgé et, Giovanni, son neveu. Ils cultivaient la musique à plusieurs choeurs pour laquelle la Basilique Saint-Marc offrait les conditions idéales avec son acoustique, sa tribune et ses allées. Ce sont également eux qui, out re l'organiste des lieux, Claudio Merulo, ont marqué de leur empreinte la musique instrumentale. Ils faisaient office de pionniers de grande envergure en tant qu'organisation composant un son qui remplissait l'espace et, de manière plus modeste, en arrangeant différemment les partitions. Tous ceux qui, en Europe, souhaitaient apprendre la musique la plus moderne de l'époque, devaient se former chez eux, à l'exemple de Leo Hassler, originaire de Nuremberg, et de Heinrich Schütz, à qui le duc Moritz, Landgrave de Hesse-Cassel avait permis de faire un séjour d'étude à Venise.
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