Résumé :
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Longtemps connotée négativement, la notion de « terroir » est devenue un gage de qualité pour des produits agricoles et des paysages ruraux originaux. S’affranchissant des logiques marchandes, elle se nourrit aussi de l’idéologie du développement durable en intégrant des préoccupations sociales et environnementales. Le succès du terroir dépasse aujourd’hui les frontières de l’Europe. Un nombre croissant de pays du Sud ont adopté l’idée que la valorisation des ressources locales et des patrimoines ruraux peut constituer l’un des grands chantiers de leurs politiques de développement. À partir de l’expérience marocaine, les auteurs s’interrogent sur le succès du transfert au Sud de cette notion. Les politiques de terroir peuvent-elles contribuer à créer ou à consolider des filières et à redéfinir des produits locaux qui répondent aux exigences de qualité des consommateurs urbains ? Peuvent-elles générer au niveau local des projets intégrateurs qui valorisent la complexité bio-culturelle des lieux ? À quelles conditions le « terroir », associé à la mise en place des indications géographiques et au développement du tourisme rural, peut-il constituer un nouveau modèle de développement économique, social et territorial ? Quelle est la capacité des acteurs locaux à s’approprier des démarches qui restent pour l’instant impulsées par le haut ?
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