Résumé :
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Après avoir ravi le public anglais à l'occasion d'une série de concerts en Novembre entre Londres et Manchester, les jeunes Mancuniens de MONEY reviennent le 29 janvier 2016 avec un deuxième album, Suicide Songs, via Bella Union. En à peine quelques vinyles, les quatre anglais de MONEY avaient déjà posé les premières pierres qui leur serviraient désormais aussi bien à propager la poésie de leur musique qu'à façonner leur propre mythe. Pour preuve, la voix angélique de Jamie Lee, délicatement posée sur les mélodies envoûtantes orchestrées par Charlie Cocksedge, Billy Byron et Scott Beaman, hante jusqu'au frisson ceux qui, entre deux lueurs de bougies dans l'ambiance feutrée de leurs concerts, laissent doucement la magie de MONEY opérer. Le succès de The Shadow of Heaven en 2013, premier album qui avait laissé le nom de MONEY sur toutes les lèvres et imprimé leurs mélodies dans toutes les têtes, a révélé le zèle et l'attention particulière portée au travail d'écriture. Le public a également pu découvrir un groupe dont la présence magnétique en live dénote d'un charisme qui contredit pourtant le timide et l'apparente fragilité des anglais. Deux ans après cette première apparition auréolée de succès, Suicide Songs invite une nouvelle fois au voyage de l'âme. Plus abouti et pourtant dénué de tout superflu, travaillé mais toujours accessible, MONEY présente une nouvelle fois un album tendre et intense, pétri de désespoir mais assurément inspiré. Oscillant toujours avec justesse entre accablement et désir, cet opus aux tendances élégiaques ne laisse plus aucun doute quant à la sensibilité et la maturité de MONEY.
Notre avis : Cela fait un peu plus de deux ans maintenant que le très beau premier essai de Money, The shadow of heaven est sorti. Les gars de Manchester nous reviennent aujourd'hui avec un nouveau disque au titre pour le moins inquiétant : Suicide songs. Quand on connaît l'univers sombre et profondément triste du premier album, on a en effet de bonnes raisons de s'alarmer. Et ce n'est pas la pochette du disque, qui voit Jamie Lee, chanteur de la formation, la pointe d'un couteau posé entre ses yeux fermés, qui va pouvoirs nous rassurer. C'est pourtant avec une mélodie pour le moins ensoleillée, voir apaisée, que débute l'album. Le très ironique I am the lord nous entraîne dans une ambiance chaude et un tant soi peu orientale. La chanson longue de six minutes, à l'intro joliment envoûtante, peut rappeler la grande époque de The Verve. Le sarcasme de Money et ici très évident. Alors que le groupe dénonçait ouvertement les actions de Dieu dans The Cruelty of godliness, voire même sa mort dans so long (God is dead) sur le premier opus, le groupe va maintenant jusqu'à prétendre être le seigneur. Rien que ça ! Il est évident que les quatre jeunes anglais ne font pas comme tout le monde et ne respectent rien. Mais il ya tant de dérision derrière tout ça. Intitulé un album Suicide songs, le sortir en pleine hiver, même si les saisons ne sont plus ce qu'elles étaient, et de surcroit avec une telle pochette, est stratégiquement parfait. Mais ce qui est encore plus fort c'est de désorienter l'auditeur avec un disque au final loin d'être une promenade musicale déprimante. Du beau travail !
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