Résumé :
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L'insaisissable JOHN GRANT revient avec "Grey Tickles, Black Pressure", un troisième album solo attendu à la délicate saveur douce-amère. JOHN GRANT a connu une formidable épopée entre le moment où il craignait ne plus jamais refaire de musique jusqu'à sa nomination dans la catégorie meilleur artiste solo international aux BRITS Awards 2014. Deux premiers albums acclamés ainsi que de nombreuses collaborations (notamment avec Sinead O'Connor, Goldfrapp ou encore Elton John) sont en effet venues paver la carrière solo de l'ancien membre fondateur des Czars. Dans ce nouvel album, l'américain réinvente les deux composantes incontournables à savoir le savant mélange entre de somptueuses ballades et des sonorités électroniques effervescentes. Enregistré à Dallas avec l'aide du producteur John Congleton (Franz Ferdinand, Swans...), cet album atteste une fois encore de l'honnêteté désarmante et de l'humour caustique dont GRANT fait preuve quant à la condition humaine. Le titre de l'album, qui fait à la fois référence dans la tradition islandaise à la crise de la quarantaine ("Grey Tickles") et dans la culture turque à l'idée de cauchemar ("Black Pressure"), n'est pourtant pas dénué d'humour noir. Enserrés par une Intro et Outro chargées de références bibliques, les douze titres contenus entre ces deux parenthèses parlées sont dédiés à l'évocation de la réalité de l'amour corrompue par "la douleur, les incompréhensions, la jalousie, la chosification de l'autre et les attentes" selon les termes de l'artiste. Entre humour mordant et pathos, "Grey Tickles, Black Pressure" atteste une fois encore du génie créateur de JOHN GRANT.
Notre avis : Troisième album de John Grant, songwriter de talent, fraîchement exilé en Islande. Si le précédent opus avait déjà été marqué du sceau des expériences électroniques, ce 3e album pose un peu plus le décor de sonorités fuzzy, électro minimaliste, parfois brutes et sèches comme peuvent l'être les paysages islandais. Après une énigmatique introduction, l'album s'ouvre avec un Grey tickles, black pressure qu'on reconnaît immédiatement comme étant du grand John Grant. Textes cyniques et sincères, dans lesquels Grant aborde sa séropositivité notamment, servis par une orchestration raffinée. Dès le troisième titre, l'atmosphère change au profit du gimmick funky (parfois avec de faux airs de Bowie des années 80) sur Snug slocks. Guess how ! Know s'ouvre avec parcimonie, et des synthés industriels. Et l'album s'étire ainsi entre sons électroniques soutenus par des guitares vives. John Grant reste avec cet album comme l'une des plus belles plumes et des plus grandes voix de la pop moderne.
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