Résumé :
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Ce disque de Ravi Shankar, le virtuose du sitar, a été enregistré en concert au Royce Hall (UCLA), le 19 Novembre 1961, en collaboration avec l'Institut d'Ethnomusicologie de l'Université de Californie de Los Angeles. Le musicien indien y joue de la musique traditionnelle classique d'Inde. "Madhuvanti" est ce qu'on appelle un râga, classique de la musique indienne, associé à la lourdeur d'un après-midi indien. Après un court alap, Ravi Shankar improvise autour de deux mélodies gat principales. En ce qui concerne "Dhun in Mishra Mand", disons déjà qu'un dhun est basé sur des airs populaires ou folkloriques, et est en cela plus léger que la musique classique. L'artiste a alors la liberté de mélanger les râgas, d'introduire des éléments, et joue en général ce type de morceaux à la fin d'un programme, comme ce fût le cas ce jour-là à l'Université de Los Angeles. Ceux qui connaissent bien la musique de Ravi Shankar reconnaîtront immédiatement dans les morceaux de cet album des affinités avec le style populaire bengali. Un magnifique disque qui vous emmène dans voyage en Inde avec le roi du sitar. D'origine divine, parce que Brahma a utilisé le son pour créer l'univers et que le tambour est à l'origine du langage, la musique indienne est basée sur l'improvisation et sur un système rythmique séculaire, extraordinairement complexe et organisé. La formation des musiciens indiens se déroule auprès d'un maître, le grand Ustad Allauddin Khan dans le cas de Ravi Shankar. L'apprenti acquiert son art au cours d'un long apprentissage basé sur l'imitation et le par coeur, durant lequel il va notamment s'imprégner des talas, ces nombreux rythmes codifiés qui caractérisent la musique indienne et qui composent les râgas. L'improvisation constitue également une part importante de la musique indienne. Elle donne l'occasion d'un dialogue musical entre les musiciens, dont on devine les expressions du visage sans même les voir à travers un simple enregistrement comme celui-ci. Les deux talas utilisés dans ce disque sont basés sur des cycles rythmiques de 8 ou 16 temps. A travers eux, on peut apprendre à trouver le sum, ce temps particulièrement important parce qu'il commence et conclut toute improvisation, longue ou courte. Le gat est une petite mélodie composée. Si le premier est annoncé par le son du tambour, il peut y en avoir deux ou trois dans un seul et unique râga. Il est le noyau autour duquel toute l'improvisation se base et vers lequel le soliste retourne pour finir une partie improvisée juste avant d'atteindre le sum. L'alap est une forme d'improvisation au cours de laquelle l'artiste développe chaque note du râga et en installe l'atmosphère.
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