Résumé :
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L'écrasante majorité des Américains et les deux tiers des Européens se disent croyants. Mais à peine un tiers pratique régulièrement. L'homme occidental ne paraît donc pas plus tenté par l'athéisme radical que par l'enracinement dans une religion, encore moins par le repli identitaire, fondamentaliste ou sectaire. Acceptant l'incertitude, il cultive plutôt une sorte de foi/scepticisme au spectre très large, qui bouleverse toutes les identités religieuses classiques. Partant de la Renaissance, Frédéric Lenoir retrace les temps forts du parcours historique du religieux dans la modernité occidentale, jusqu'à la période actuelle de globalisation et d'ultra-individualisme, caractérisée par la liberté de choix, le désir d'accomplissement personnel, la quête de sens, le règne de l'authenticité, le nomadisme spirituel, le primat de la subjectivité et des relations interpersonnelles. Paradoxalement, cette ultra-modernité est aussi marquée par un puissant désir de «réenchantement du monde» aux accents de religiosité cosmique et archaïque: astrologie, anges, spiritisme, pensée magique, néo-chamanisme, médecines holistiques, etc. Dieu n'est pas mort: il se métamorphose. Le sacré prend de nouveaux visages ou bien revêt des habits très anciens. À travers ce bouleversement de l'espace et du temps, nous vivons sans doute l'une des plus grandes mutations religieuses que l'homme ait jamais connues.
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