Résumé :
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Cette année-là, sans se concerter, sans obéir au moindre mot d'ordre, 11 millions d'Aoûtiens ne reprirent pas le chemin du travail et de l'école à la fin août.Pandémie de burn-out face à la crise qui n'en finissait plus, au terrorisme qui, on ne cessait de le répéter, ne manquerait pas de frapper encore, abstention généralisée devant la menace de moins en moins fantôme d'une élection présidentielle terrifiante 'Tous ceux qui avaient l'habitude de chroniquer et de disserter doctement, observateurs et acteurs de la vie politique, économique et sociale, se trouvèrent aussi désemparés pour comprendre le phénomène que le gouvernement pour trouver des solutions à cette rentrée buissonnière.Les patrons menacèrent de licencier en masse, les banques de bloquer les comptes des « déserteurs » et, passé le mouvement de sympathie amusée des premiers jours, l'agacement puis la colère s'emparèrent de ceux qui avaient repris le travail.Les Aoûtiens, eux, ne demandaient chaque jour qu'un autre jour pour reprendre le souffle qui leur avait manqué quand il s'était agi de prendre le chemin du retour.Objets de toutes les préoccupations, sujets des études les plus alarmantes et cibles des haines les plus féroces, les Aoûtiens découvraient un nouveau monde et une vie dont ils étaient privés jusqu'à cette rentrée.Auteur pour d'autres d'une vingtaine d'ouvrages et sous son propre nom d'autant de films documentaires, Stéphane Benhamou prend généralement ses vacances au mois d'août.
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