Résumé :
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On connaît l'origine du mot baroque : dans les années 1560 l'adjectif barocco naît en espagnol et en portugais, pour désigner une perle de forme irrégulière ; un siècle plus tard, il apparaît dans la langue française. Saint-Simon, dans ses Mémoires, qualifie de baroque, et donc de bizarre, la nomination incongrue d un conseiller d État. Enfin, dans l'Encyclopédie, Rousseau qualifie de baroque une musique à « l'harmonie confuse, chargée de modulations et de dissonances »... Dans ce livre initialement paru en 1986, Yves Bottineau donne les clés de l'art baroque, né en Italie avec la Contre-Réforme, et qui s'épanouit à travers l'Europe entière et ses colonies, de la fin du XVIe siècle jusqu'au milieu du XVIIIe. Tout commence à Rome : aidée par les jésuites, l'Église catholique affirme sa force avec des architectes comme Bernin ou Borromini et des peintres comme Caravage. Les uns et les autres font éclater les structures et créent une instabilité permanente dans leur art ; apparences mouvantes et trompe-l'oeil créent une illusion dans laquelle le spectateur a désormais une place essentielle. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la plupart de ces créateurs interviennent dans des registres différents. On ne peut plus séparer l'architecture, la sculpture et la peinture, mais également les arts décoratifs, les décors de fête, la musique et la danse. Le chef-d'oeuvre baroque est une oeuvre d'art totale. L'Europe entière y succombe, même la France, pourtant supposée cartésienne. Espagnols et Portugais emmèneront ces ors, ces flammes et ces anges en Amérique Latine, mais aussi en Extrême-Orient. C'est la première fois qu un mouvement artistique devient véritablement mondial.
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