Résumé :
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Kelena Fôly (s'exprimer seul en musique en langue Bamana) est le premier disque solo de Cheick Tidiane Seck en presque cinquante ans de carrière. Ici pas d'amplification mais sa voix profonde et le piano à queue Steinway du Studio Pigalle. Il nous offre ce disque où il convoque jazz, blues, musique mandingues et autres traditions africaines unifiés par son toucher unique et sa voix gorgée de soul. Cheick Tidiane Seck pose la première fois les doigts sur un clavier à la fin des années 60 sur un harmonium du couvent catholique de Sikasso où il est en internat pour préparer son BEPC. Depuis l'âge de 12 ans, il compose oralement des morceaux pour sa mère, célèbre chanteuse. Constatant son talent, une religieuse lui donne des cours de solfège pendant ses 3 années de scolarité. Le brevet en poche, il s'inscrit en arts plastiques à l'Institut National des Arts de Bamako, et va jouer la nuit de l'orgue, comme son idole Jimmy Smith, avec le Rail Band au Buffet de la Gare. Il profite aussi de ses soirées libres pour jouer sur le piano de l'Institut lorsque les étudiants de la section musique sont rentrés chez eux. - - Très vite adopté par la communauté musicale de la capitale malienne, il embarque pour des tournées africaines avec Les Ambassadeurs puis s'installe à Abidjan avant d'arriver en France au milieu des années 80. Depuis lors il multiplie les collaborations avec des artiste jazz (Randy Weston, Dee Dee Bridgewater, Ornette Coleman ...), des musiques africaines (Manu Dibango, Salif Keita, ...) ou de la pop (Daman Albarn, Carlos Santana, ...). Après le succès international du disque Sarala qu'il arrange et co-dirige avec Hank Jones, Cheick sort 4 albums sous son nom qui font la part belle à sa science des claviers électriques, de l'orgue Hammond au Moog. Kelena Fôly (s'exprimer seul en musique en langue Bamana) est son premier disque solo en presque cinquante ans de carrière. Ici pas d'amplification mais sa voix profonde et le piano à queue Steinway du Studio Pigalle. Cheick joue des titres ancrés dans la tradition mandingue comme le morceau Kana Kassi qui compte un épisode de la vie du fondateur de l'empire Wassoulou, Samory Touré. Il nous invite aussi dans ses aventures américaines avec '56 Walker Street', un thème écrit à cette adresse de Manhattan où au début des années 2000 il dirige des jam-sessions légendaires auxquelles participent le Dr Lonnie Smith, Roy Hargrove, Vernon Reid ... Kelena Fôly s'articule autour de son hommage poignant à Aimé Césaire. Cheick Tidiane Seck y déclame un extrait de la poésie 'Souffles' d'un autre chantre de la négritude, Birago Diop, se remémorant l'invitation du poète martiniquais à jouer à Fort de France pour l'anniversaire des 120 ans de l'abolition de l'esclavage. La seule reprise du disque est sa version de 'Sometimes I feel Like a Motherless Child' à laquelle il intègre un couplet en bamana dédié à sa propre mère. L'album se clôt sur un morceau improvisé en une prise. Corona est le message d'Amour pour l'Humanité d'un musicien rescapé du Covid 19. Hospitalisé à Bamako en décembre 2020 et placé sous oxygène, Cheick s'est senti partir avant de revenir lentement à la vie. Aujourd'hui à nouveau en pleine possession de ses moyens, le 'guerrier' a repris ses voyages incessants entre continents et nous offre ce disque où il convoque jazz, blues, musique mandingues et autres traditions africaines unifiés par son toucher unique et sa voix gorgée de soul.
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