Résumé :
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Cet ouvrage réunit les deux volumes de De la misère symbolique : L'Epoque hyperindustrielle (Galilée, 2004) et La Catastrophe du sensible (2005). Bernard Stiegler y poursuit sa réflexion sur la canalisation de la libido des consommateurs vers les objets de la consommation. Notre époque se caractérise comme prise de contrôle du symbolique par la technologie industrielle. L'esthétique y est devenue à la fois l'arme et le théâtre de la guerre économique. Il en résulte une misère, le conditionnement se substituant à l'expérience. Cette misère est une honte, celle qu'éprouve parfois le philosophe. La "honte d'être un homme" est suscitée d'abord, aujourd'hui, par cette misère symbolique telle que l'engendrent les "sociétés de contrôle". Il s'agit donc, d'une part, de comprendre les tendances historiques qui ont conduit à la spécificité du temps présent, mais aussi de fourbir des armes : de faire d'un réseau de questions un arsenal de concepts, en vue de mener une lutte. Le combat à mener contre ce qui, dans le capitalisme, conduit à sa propre destruction, et à la nôtre avec lui, constitue une guerre esthétique. Elle-même s'inscrit dans une lutte contre un processus qui n'est rien de moins que la tentative visant à liquider la "valeur esprit", comme le disait Valéry.
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