Résumé :
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Alors que l'histoire des cultures est en cours de réécriture et ne peut plus être réduite à la chronique des avant-gardes occidentales, une notion est demeurée jusqu'ici à l'abri de toute révision critique : primitivisme. Si le mot est d'usage courant, la notion dont il est dérivé, primitif, ne saurait plus être employée. Aussi doit-on mettre à nu tout ce qu'il contient de sous-entendus et de stéréotypes depuis que primitif, dans le dernier tiers du XIX' siècle, est une notion centrale de la pensée occidentale. Il est dès lors possible d'analyser les primitivismes en ce qu'ils sont des protestations contre le monde contemporain : pour la liberté des corps contre l'ordre moral bourgeois, pour la vie dans la nature loin des métropoles et des usines, pour la singularité de l'individu contre l'uniformité imposée par la société. Cet essai lie 'uvres plastiques, 'uvres littéraires et ouvrages d'anthropologie ou de psychiatrie - sans considération de pays ni de langues.
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