Résumé :
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Notre avis : Dans les îles vierges du Sud-Ouest de l'Océan Indien, à l'île Maurice, à la Réunion, et aux Seychelles, des esclaves sont déportés depuis l'Afrique et Madagascar à partir du XVIIème siècle, pour cultiver le café puis la canne. Dans les plantations, lors de rassemblements clandestins, ils s'évadent de leur quotidien grâce aux percussions, au chant et à la danse. C'est le tschiéga, chéga ou séga, d'influence mozambicaine et malgache. Au cours du XIXème siècle, l'appropriation progressive par les populations créoles des instruments occidentaux et des traditions mélodiques de l'ancienne Europe (quadrilles, valses, polkas, scottishes, romances, mazurkas) ainsi que l'apport culturel des travailleurs engagés venus d'Inde, vont jeter les bases du séga moderne. Ce carrefour d'influences ne va cesser de s'enrichir, en particulier à partir des années 50 qui marquent l'arrivée des premiers phonographes, qui jouent toutes sortes de variétés mais aussi du jazz, de la soul, du rock'n roll, et même de la musique cubaine et brésilienne. Pour le séga, ce sont les prémices d'une période d'intense créativité qui va couvrir les années 60 et 70. Les instruments amplifiés débarquent, et guitares électriques, basses, batteries et claviers remplacent vite violons et accordéons. La production discographique explose et voit l'avènement de nombreux micro-labels où officient des arrangeurs de génie comme Marclaine Antoine, Gérard Cimiotti, Eric Nelson, Claude Vinh San, ou Narmine Ducap qui vont explorer le séga sous ses multiples facettes. Claviers psychédéliques, guitares fuzz et basses ondulantes s'invitent sur les furieuses polyrythmies ternaires des batteries, ravannes, bongos, claves, triangles et maracas, pour produire un style unique.
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