Résumé :
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André Comte-Sponville livre ici vingt-six études d'histoire de la philosophie, portant principalement sur les traditions tragique et matérialiste, depuis l'Ecclésiaste jusqu'à Marcel Conche, en passant par Montaigne, Pascal, La Rochefoucauld, Spinoza, La Mettrie, Jean-Marie Guyau, Nietzsche et Alain. La préface propose une longue analyse de la notion de tragique. L'auteur y prend au sérieux ce que la littérature et la vie nous apprennent : que le tragique a à voir avec le malheur, mais réel plutôt que possible (par différence avec le « suspense ») et nécessaire plutôt que contingent (par différence avec le drame). Loin d'être l'affirmation joyeuse de tout, comme le voulait Nietzsche, le tragique est plutôt la prise en compte inconsolée de ce qu'il y a de catastrophique dans la condition humaine : la mort, la solitude, l'insatisfaction - trois formes de la finitude, qui ne sont tragiques que par la conscience, en l'homme, d'un infini au moins pensable. La conclusion, elle aussi fort développée, montre que le matérialisme, s'il est rigoureux, se doit d'être une pensée tragique, c'est-à-dire aporétique, déceptive, inconsolée. Et qu'une sagesse qui se sait insuffisante et insatisfaite (une sagesse tragique) vaut mieux, de ce point de vue, que la suffisance d'une sagesse prétendument satisfaite. Cela amène à prendre quelque distance avec Épicure, Spinoza, Nietzsche et Marx. Et à se trouver plus proche de Lucrèce, de Montaigne ou du dernier Althusser. Cet ouvrage constitue un recueil d'articles d'histoire de la philosophie, portant principalement sur les deux traditions tragique et matérialiste, donc aussi sur leur rapport, lequel est analysé dans une longue préface et une longue conclusion, l'une et l'autre inédites et très personnelles : André Comte-Sponville y fait le point sur sa propre évolution philosophique, depuis son adolescence jusqu'à aujourd'hui.
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