Résumé :
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Un demi-siècle exactement après ses débuts, et sa brillante intervention au festival de Woodstock qui le révéla, Santana louche une nouvelle fois vers l'Afrique. La source originelle de bien des musiques. Rappelons que le blues vient du chant des esclaves et qu'il est à la base du jazz, du rock et de la soul, entre autres. Produit par Rick Rubin, cet album a été enregistré presque entièrement dans des conditions du direct, sans retouche et sans filet, un exercice qu'il apprécie tout particulièrement. N'oublions pas que l'homme aime l'improvisation et que sa virtuosité lui permet toutes les audaces. Avec la chanteuse Buika, mais également sa femme Cindy Blackman à la batterie, Santana parvient comme toujours à fusionner le jazz qu'il affectionne aux rythmes latin et réflexes rock qui l'habitent. Le titre premier d'Africa Speaks est une parfaite introduction à cette célébration de sonorités que l'on imagine sorties directement de la nuit des temps. La voix est plus parlée que chantée, elle s'adresse à l'horizon qui n'hésite jamais à lui répondre grâce à ce groupe de choristes. Mais l'ensemble se fait soudain plus funky sur les titres Oy Este Mi Canto ou encore Yo Me Lo Merezco. Et carrément torride sur le tropical Breaking Down The Door aux cuivres qui fanfaronnent, rappelant que de l'Afrique au continent sud-américain, il n'y a que quelques bateaux à emprunter. Si l'idée générale est de rappeler que le rock mais aussi la soul, le blues, le jazz ne sont que des enfants des musiques africaines, l'évidence est drôlement amenée. Tout se marie si bien, tout se mélange si bien, que oui nous sommes tous frères, et autant en profiter pour se laisser emporter par la chaleur communicative de cet opus.
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