Résumé :
|
Psychanalyste au sein d'une équipe éducative de la Protection judiciaire de la jeunesse, Danièle Epstein livre une réflexion sur l'embrigadement djihadiste guettant des adolescents déstructurés, qui, à l'issue d'un acte délinquant, ont à rendre des comptes à la Justice. Trauma, errance, violence, exil sont ici abordés à travers la présentation de cas, des analyses théoriques et institutionnelles qui témoignent d'un combat clinique dans l'ordre judiciaire : faut-il donc « mettre au pas » ces jeunes quand l'enjeu de leur vie est de « prendre pied » en s'enracinant dans un monde habité de liens, de mémoire et de projets ? Garantir l'espace psychique en institution est un combat, une lutte permanente pour que la clinique ne se laisse pas incorporer dans l'ordre judiciaire, pour que la logique institutionnelle n’écrase pas la logique du Sujet. Loin de décrire un mode d'emploi normatif ou de souscrire à une exigence de transparence informative, l’auteur montre comment les jeunes adressés par le juge peuvent ne pas rester objets de la demande judiciaire, et s'engager dans une démarche qui leur est propre. Là où le quotidien prend la couleur de l'échec, de la menace et de la peur, l'objectif est de permettre à ces adolescents de s'inscrire dans une re?alite? psychique et sociale vivante et vivable. Ce souci éthique nécessite la cohérence de l’équipe éducative, utilement soutenue par une écoute analytique...
|