Résumé :
|
À 75 ans, Eddy Mitchell n'a plus rien à prouver et c'est en patriarche nostalgique qu'il jette un coup d'oeil sur un parcours long de cinq décennies. Ses amis de toujours Johnny Hallyday et Jacques Dutronc, en "vieilles canailles" du square de la Trinité, sont venus prolonger en studio les retrouvailles égrenées pendant deux tournées. Avec une quinzaine d'autres artistes, ils composent l'un des plus beaux "All Stars" de la chanson française sur l'unique chanson composée pour l'occasion, "La Même tribu",? qui voit défiler les voix reconnaissables de Laurent Voulzy, Pascal Obispo, Maxime Le Forestier, Michel Jonasz, Calogero, Thomas Dutronc, William Sheller, Laurent Gerra et d'autres qui interviennent sur les treize autres reprises de ce premier volume. Chacun, à sa façon, facilite la tâche de l'auteur en glissant un titre personnel pour agrémenter les couplets. La sélection opérée dans le choix des versions est aussi variée que la liste des invités à ces duos. Tout naturellement, c'est Johnny Hallyday qui ouvre les hostilités dans "C'est un rocker", quand Jacques Dutronc s'accoude au "Bar du Lutétia", en souvenir de Serge Gainsbourg et que la fille de l'artiste, Marilyne Moine, fait ses premiers pas sur l'adaptation d'Elvis Presley "Good Rockin' Tonight", devenu "Et la voix d'Elvis" à la mort de celui-ci, en 1977. Côté chanson country, Alain Souchon lui donne la réplique dans "On veut des légendes", Renaud mêle sa voix éraillée à l'adaptation de Tom T. Hall "Sur la route de Memphis" ("That's How I Got to Memphis") et Sanseverino rafraîchit l'adéquat "Nashville ou Belleville". L'hommage soul à Otis Redding est d'autant plus triste que le partenaire de "Otis", Charles Bradley, devait décéder peu de temps après. Le blues est alors de rigueur et qui d'autre qu'Arno pour donner corps au texte sans fard de "Lèche-bottes blues" ? Julien Clerc sur "J'ai oublier de l'oublier", le duo Brigitte dans le méconnu "La Fille du motel", Keren Ann pour la fameuse adaptation "Toujours un coin qui me rappelle" ("There's Always Something There to Remind Me") et la trompette d'Ibrahim Maalouf en accompagnement de "M'man" abordent la face la plus tendre du crooner, qui sollicite un autre vétéran, Christophe, sur le très beau "Un portrait de Norman Rockwell", l'une des plus belles réussites de cette balade conviviale et collégiale.
|