Résumé :
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Dans leur duo Elise Caron et Edward Perraud utilisent ce qui est à portée de voix, de main en faisant feu de tout bois. Ils y traversent genres et styles avec délectation et insolence, profondeur et insouciance. Dans un élan de récitatifs et de chansons spontanés, ils convoquent les dieux superficiels de leurs insondables caprices kaléidoscopiques. La voix nue, la flûte et les percussions sont leurs couleurs primaires, un voyage sans but où le seul but est le voyage. "Quant à elle, elle a la voix de tout ce qui lui passe par la tête, et ce serait un inventaire à la Prévert, avec des princesses, des banshees, des divas, des geishas, des Mata Haris, des Liliths, des Déesses-Mères et des enfants sauvages. Quant à lui, il a des baguettes de sourcier, de magicien, et parfois de batteur, avec lesquelles il frappe sur tout ce qui fait semblant de ne pas bouger : un esprit des sables sous la caisse claire (lorsque les rythmes se font scorpions), un esprit des eaux sous le tom basse (lorsque les rythmes se font saumons), un esprit du vent sous la grande cymbale (lorsque les rythmes se font faucons). On dit Élise Caron et Edward Perraud effrontés, effrontément euxmêmes. Le chacun et la chacune ont un tempérament, comme on dit : c'est-à-dire qu'ils sont capables de tout, depuis que l'une a peuplé les univers de Luc Ferrari ou d'Albert Marcoeur, s'est livrée à l'Opéra de quat'sous, au théâtre de Sophocle ou de Shakespeare, a délivré les poèmes de Dylan Thomas d'une voix entre chien et loup, tout en arpentant le monde du jazz en version française ; Depuis que l'autre (qui a tout de même eu la rare audace d'intituler son solo de batterie, "Préhistoires") s'est fait entendre, tantôt invraisemblable et indiscernable avec Hubbub, tantôt bondissant et fracassant avec Das Kapital, et de plus en plus avec tout le monde, en V.F. et en V.O., et jusqu'à Calcutta pour étudier les tablas avec Biplab Bhattacharya. Ça s'est passé comme ça : elle l'a entendu sur scène, dans ses frasques ; ils ont décidé de tenter l'aventure ensemble." Alexandre Pierrepont
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