Résumé :
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Fille du désert et du manque, sans cesse alertée par la solitude et l'absence, telle est la poésie arabe, cultivée quinze siècles durant par une succession de génies remuants, iconoclastes, gourmands des mille et une saveurs du verbe - et des mille et une images (licites ou illicites) qu'éveille dans le cœur de l'homme l'aiguillon du désir. Fontaines destinées à réjouir les cœurs altérés, jardins parfumés, filles offertes, tendres éphèbes aux yeux de gazelle, nuits éclairées de lune où circule la coupe de vin ambré : le poète nous murmure que cela est tout... et rien - puisque la seule richesse vraiment désirable, pour l'homme bien né, est celle des mots. L'innocent lecteur n'est pas au bout de ses surprises audaces verbales quasi rimbaldiennes, érotisme dévoilé sans honte, impertinences et inconvenances de tout bord - l'écriture revendique ici une modernité contre laquelle le temps., dirait-on, n'a pas de prise.
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